Vivre à Bali est un rêve pour beaucoup, mais les expatriations qui échouent à Bali sont elles aussi (très) nombreuses pour ne pas dire qu’elles représentent la majorité des cas. Voici comment mettre toutes les chances de votre côté.
Un banjar peut désigner plusieurs choses dans le langage commun à Bali :
A la base, le banjar est un groupement de familles hindouistes vivant au même endroit, qui décident de mettre en commun certaines ressources pour prendre soin de la vie du quartier balinais.
La notion la plus proche qu’on pourrait trouver dans un pays comme la France est celle d’un hameau ou d’une commune avec une dimension religieuse en plus (une paroisse par exemple).
Le banjar n’est pas qu’une organisation informelle : c’est également le niveau administratif le plus bas, et donc le plus local, de l’administration Indonésienne à Bali. Peu importe où vous vous trouvez à Bali, votre quartier est en pratique géré, ou a minima chapeauté, par un banjar.
On distingue deux types de banjars :
La question des banjars à Bali est intimement liée à l’un des principes les plus fondamentaux de l’hindouisme balinais qui est le “Tri Hita Karana”. Le Tri Hita Karana signifie littéralement “les trois causes de la prospérité / du bien être”.
Le but de cette doctrine est d’harmoniser la vie entre les humains et leur environnement. Le Tri Hita Karana repose sur trois piliers :
Si comprendre le fondement de cette doctrine ne fait pas de vous un hindouiste, cela permet en revanche de comprendre de nombreux aspects de la vie balinaise, allant de leur ouverture aux autres à leurs décisions politiques en passant par la gestion du quotidien via les banjars.
Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler qu’il y a des miliers de banjars à Bali. Tous n’ont pas les mêmes règles, il est donc difficile de résumer la question du rôle du banjar de manière exhaustive.
Les rôles d’un banjar dans un lieu très touristique ne sont par exemple pas du tout les mêmes que dans les villages reculés de l’île, même s' il y a toujours des dénominateurs communs.
Les banjars de type Desa Adat s’occupent avant tout des affaires religieuses.
On les retrouve donc impliqués dans tous les aspects de l’hindouisme balinais :
Ces banjars étant plutôt reliés au côté administratif de la vie en communauté, leurs missions sont plus variées :
En bref, leurs missions sont très diverses mais aussi très locales. Dans certains cas, le banjar fait à la fois Desa Dinas (administration) et Desa Adat (religieux).
Un banjar peut être constitué de centaines de membres, voire davantage pour les plus gros. Leur structure peut être assez complexe et leurs missions varient énormément d’un banjar à un autre.
Si vous n’êtes pas vous-même hindouiste, vous n’avez pas vraiment à tous les connaître, mais il peut être intéressant de savoir qui occupent les fonctions suivantes dans votre quartier.
Le Kelian Desa Adat est la tête ou le chef des affaires religieuses du banjar.
C’est donc une personne très importante dans le banjar, surtout pour les balinais hindouistes qui n’ont naturellement pas les mêmes obligations religieuses que ceux qui sont d’une autre religion.
Normalement, vous ne devriez pas trop avoir affaire à lui en tant qu’étranger, sauf si vous êtes marié à un(e) balinais(e), que vous vivez à proximité du banjar bale ou si vous participez à certaines activités ayant lieu dans le banjar bale.
Le Kelian Desa Dinas est le chef administratif de votre banjar. C’est donc en quelque sorte votre maire local.
C’est également une personne très respectée dans le banjar, et il y a fort à parier que vous ayez affaire à lui à un moment ou à un autre, que ce soit pour l’obtention d’un document administratif ou pour tout autre chose rentrant dans le cadre de ses nombreuses fonctions.
C’est donc une personne à connaître lorsque vous habitez à Bali.
Il n’y a pas un seul Pecalang par banjar, mais plusieurs. Ce sont des personnes très respectées à Bali dont leurs missions sont bien plus importantes qu’elles n’y paraissent.
Leur rôle est d’assurer l’ordre et la sécurité sur tout le territoire du banjar. Leurs missions sont essentielles à Bali, et une grande part de la sécurité de l’île est assurée par eux, davantage que la Police.
Même s’ils ne sont pas armés comme la Police et n’ont pas exactement les mêmes fonctions, une grande partie des fonctions régaliennes leur est confiée. Ils ne sont pas officiellement habilités à utiliser la force, mais dans les faits, ils ne sont pas inquiétés lorsqu’ils le font, et ils peuvent être très durs avec les fauteurs de trouble.
Ils peuvent aussi bien intervenir sur des vols, sur des personnes ivres, sur des dégradations volontaires ou encore faire la circulation lors d’une cérémonie. Leur mission la plus notoire est sans doute à Nyepi, le jour du silence balinais : les pecalang sont ceux qui font en sorte que personne ne sorte de chez soi ou n’utilise de source lumineuse.
Connaître les pecalangs de votre quartier est une bonne idée pour plusieurs raisons :
Si vous vous demandez pourquoi il fait bon vivre à Bali et que la sécurité est très bonne, ce n’est ni grâce à la police, ni grâce à un réseau de caméras publiques ultra sophistiquées comme à Singapour mais bien grâce à un réseau de pecalangs très étendu sur tout le territoire qui font régner l’ordre avec sévérité.
Beaucoup de personnes peuvent se joindre à un banjar, mais cela n’aura pas forcément la même signification selon que vous soyez hindouiste, indonésien non-hindouiste ou étranger. Mais dans les faits, dès lors que vous vivez à Bali, vous êtes rattaché à un banjar.
Voici les cas de figures les plus classiques :
Dès le moment où vous vivez dans un lieu contrôlé par un banjar, certaines obligations et devoirs vous sont demandés. Cela diffère là encore beaucoup suivant si vous êtes hindouiste ou non.
Hormis les fonctions spécifiques des membres les plus emblématiques du banjar, les hindouistes ont tout de même de nombreuses obligations lorsqu’ils rejoignent un banjar.
Les cérémonies religieuses organisées par le banjar sont nombreuses et les membres doivent y participer. Il y a bien sûr également des cours et rituels traditionnels religieux à effectuer régulièrement.
Lorsqu’il y a un rite funéraire, un mariage ou une cérémonie, les membres de la communauté doivent y participer, mais également aider à organiser, utiliser leur expertise ou simplement donner un coup de main.
La notion de gotong-royong, qu’on pourrait vaguement traduire par un “travail d’intérêt général” ou “travail communautaire” fait partie intégrante de la vie d’un banjar. Ces travaux peuvent aussi bien être pour organiser une cérémonie, que nettoyer la rue ou couper des arbres.
Comme tous les membres du banjar, les hindouistes doivent également participer financièrement en contribuant au pot commun du banjar.
En bref, lorsqu’un hindouiste rejoint un banjar, il rejoint une communauté qui donne et qui reçoit, mais qui implique de nombreux devoirs.
Lorsque vous n’êtes pas hindouiste, que vous soyez indonésien ou étranger, beaucoup moins d’investissement est attendu de votre part.
Pour la plupart des banjars, surtout ceux où il y a beaucoup d’étrangers, il n’est souvent demandé que de participer au pot commun du banjar.
Cependant, dans certains quartiers un peu moins touristiques, il est possible qu’on vous demande si vous souhaitez participer à certaines activités de type “gotong-royong” (nettoyage, sécurité etc…). C’est rarement obligatoire, mais c’est un bon moyen de connaître les gens de votre quartier et le geste est très apprécié.
Si vous avez une expertise particulière à offrir dont pourrait bénéficier la communauté ou certains membres de la communauté du banjar, vous pouvez sans doute également en discuter avec le kelian ou les personnes en charge et aider la communauté avec ce que vous savez faire.
En général, la plupart des étrangers vivant à Bali interagissent peu avec leur banjar. Mais les relations entre vous et le banjar dépendent énormément du quartier dans lequel vous vivez.
Dans certains quartiers très touristiques, le banjar n’est pas exactement le centre social des touristes. Dans les petits villages, c’est déjà beaucoup plus le cas. Dans les quartiers résidentiels, cela varie énormément d’un lotissement à un autre.
Voici néanmoins où vous êtes le plus susceptible de les croiser en tant qu’étranger.
Les membres du banjar, parfois les enfants, peuvent sonner chez vous pour récolter votre contribution mensuelle au pot commun du banjar.
Pour rappel, cette contribution n’est pas une option ! Considérez-la comme une taxe. Elle sera utilisée pour assurer le ramassage des ordures, payer les pecalang pour la sécurité de votre quartier ou encore assurer certains travaux comme réparer les nids de poule.
Vous devriez normalement avoir une carte de banjar qu’ils vous tamponnent lorsque vous payez, ou à défaut un reçu.
Si vous avez un KITAS / KITAP, ou que vous en voulez un, il vous faudra un document appelé SKTT.
Ce document est une attestation de domicile qui est faite par votre chef de quartier et le kelian de votre banjar.
Ces derniers attestent que vous vivez bien là où vous vivez, et posent leur tampon sur le précieux sésame. Si le processus est relativement clair pour les banjars où les étrangers sont nombreux (ils sont habitués), c’est beaucoup plus folklorique dans les petits villages, surtout si vous ne vous êtes pas présenté au Kelian avant et qu’il ne vous connait ni d’Eve ni d’Adam.
Dans ces cas-là, mieux vaut passer par un agent (Balinais…) qui saura naviguer le monde des banjars un peu mieux que vous.
Il est également possible de se joindre à certaines activités organisées par votre banjar, voire par d’autres banjars !
Certains banjars ont par exemple des filets de badminton ou des tables de ping pong. Vous pouvez donc demander de rejoindre certaines activités et ainsi prendre part à la vie locale d’une manière plus décontractée.
Comprendre les banjars, leur philosophie et leur rôle est essentiel pour appréhender la vie à Bali, surtout si vous souhaitez vivre à Bali et non juste y être de passage.
La puissance des banjars et leur capacité à se coordonner (en général du moins) pour former un tissu local interconnecté est assez impressionnante.
Si vous vivez à Bali, je ne peux que vous recommander de vous rapprocher de votre banjar, et plus généralement d’essayer de vous joindre à la communauté de votre quartier (qui parfois n’est pas lié au banjar), car cela peut être très enrichissant et très pratique dans votre vie quotidienne.
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