Vivre à Bali est un rêve pour beaucoup, mais les expatriations qui échouent à Bali sont elles aussi (très) nombreuses pour ne pas dire qu’elles représentent la majorité des cas. Voici comment mettre toutes les chances de votre côté.
En préambule, il est important de rappeler que trouver un emploi expatrié à Bali en tant qu’étranger est TRÈS compliqué. Il faut souvent s’armer de beaucoup de patience, posséder les bonnes compétences, avoir un bon réseau sur place et accepter certaines (comprendre : beaucoup) de concessions. Cela pour plusieurs raisons.
Le salaire minimum à Bali est autour de 150€ par mois suivant les régions. Les encadrants d’équipe peuvent se recruter dès 300€ par mois, et les managers d’équipes conséquentes peuvent se trouver dès 400€-500€ par mois.
Rien qu’avec ça, il est assez facile de comprendre pourquoi les entreprises ne s’embêtent pas trop à employer des étrangers. A compétence équivalente, l’intérêt économique est assez limité.
Généralement, le salaire minimum que demande l’immigration pour pouvoir employer un étranger est autour de 600€. Les planchers ne sont donc pas du tout les mêmes.
Les salaires de Bali sont assez hauts par rapport au reste de l’Indonésie en général, mais surtout par rapport aux zones rurales.
Les emplois offerts sont souvent des emplois de petites mains dans le tourisme, avec leurs encadrants. Les gens venant à Bali pour travailler sont souvent issus des îles alentours où le salaire est plus bas : l’Est de l’Indonésie et Java pour l’essentiel.
Un employé ayant un poste assez prestigieux dans une multinationale de Jakarta ne déménage jamais à Bali pour le salaire, qui est souvent deux fois plus faible que dans la capitale. Donc même pour les indonésiens habitant Jakarta, déménager à Bali est davantage pour le style de vie et implique des concessions.
L’emploi des étrangers est tout sauf encouragé en Indonésie. Le but est bien sûr de protéger le marché local de la concurrence étrangère.
Les seuls emplois disponibles pour les étrangers pour lesquels il est possible d'obtenir un visa de travail sont donc des emplois qualifiés. Pour recruter un étranger, il faut en général prouver que la compétence locale ne peut se trouver sur place. Certains niveaux de diplômes (généralement bac +3) peuvent parfois être demandés.
Le processus d’obtention des visas et des permis de travail est lui aussi fastidieux et nécessite souvent plusieurs semaines de paperasse. Il faut en plus s’acquitter d’une taxe de 100$ par mois qui finance un fond censé financer l’éducation des indonésiens.
Bref, entre le salaire minimum plus élevé que pour les locaux, les diverses taxes et paperasses qui accompagnent les demandes de permis… les employeurs ne se pressent pas pour recruter des étrangers.
A lire sur le sujet : Quels sont les types de visas pour l'Indonésie ?
Hormis les contraintes légales et économiques de recruter des étrangers à Bali, tous les employeurs ne sont simplement pas prêts à recruter des étrangers.
Les étrangers ne sont pas toujours au fait des différences culturelles, ne parlent pas toujours suffisamment bien la langue locale ou n’ont simplement pas des compétences suffisantes pour justifier un écart de salaire trop important avec les équipes locales.
Bref, à l’arrivée, les seuls employeurs à recruter des étrangers à Bali sont ceux qui en ont vraiment besoin (et sont prêts à faire les efforts pour !) : les entrepreneurs étrangers qui veulent travailler dans une langue spécifique, ceux ayant des clients communiquant dans une langue particulière et ceux dont la maison mère est une entreprise étrangère. Les étrangers ne sont que très rarement employés par des entreprises gérées par des locaux.
Maintenant que les contraintes pour employer un étranger sont plus claires, voici les emplois qu’on retrouve le plus fréquemment chez les expatriés de Bali, donc ceux où vous avez théoriquement le plus de chance de vous faire recruter.
Ok, c’est un peu de la triche. Mais chef d’entreprise est bien l’emploi le plus fréquent qu’on retrouve chez les expatriés à Bali de longue date.
Il n’y a pas de secret, si vous voulez travailler à Bali de manière stable, mieux vaut créer son emploi ou son entreprise. L'entreprenariat à Bali n’est pas toujours simple, mais si vous y arrivez, c’est un gage de stabilité. Comme l’entreprenariat ailleurs, celui de Bali se solde par de nombreux échecs, surtout avec les étrangers qui viennent d’arriver et ne comprennent pas tout du marché local.
N’oubliez pas que pour chaque “vieil expat” qui a l’air d’avoir la belle vie avec son business à Bali, il y’en a sûrement 5 fois plus qui ont fait faillite et sont repartis de Bali la queue entre les jambes.
Mais comme le dit la Française des Jeux : 100% des gagnants ont joué. Ou quelque chose du genre.
Les secteurs dans lesquels on retrouve beaucoup d’entrepreneurs étrangers : le tourisme, la restauration, les services qualifiés, l’immobilier, l’habillement etc…
Les instructeurs de plongée étrangers sont assez nombreux à Bali. La plongée peut être un sport dangereux, et la qualification des instructeurs étrangers est souvent reconnue.
Si vous êtes vous même qualifié en la matière, il est donc en théorie possible de trouver un emploi dans un centre de plongée. En prime, de nombreux centres de plongée sont situés dans des zones très locales comme le nord de l’île.
Être professeur de langues à l’étranger est un grand classique des anglophones natifs, à Bali comme ailleurs.
Ils sont souvent employés dans les écoles internationales, mais on peut également les trouver dans certains autres centres de formation. Des francophones occupent certainement des postes de ce type, mais ils sont naturellement bien plus rares : peu de gens veulent apprendre la langue de Molière.
Les chefs français sont régulièrement employés dans les restaurants et hôtels de standing de Bali.
Certes, ils ne représentent pas la majorité des expatriés de Bali, mais les français qui le sont sont finalement assez nombreux. Si vous êtes un chef qualifié avec de l’expérience, vos chances de trouver un emploi à Bali sont loin d’être nulles.
A noter cependant, la présence d’étrangers en cuisine ne se résume qu’aux chefs. Il est absolument impossible d’avoir un métier moins qualifié dans la restauration en tant qu’étranger comme serveur par exemple. Les petits métiers sont simplement interdits aux étrangers, tout comme la plupart des métiers “en salle”.
Ubud et le yoga est une sacré histoire d’amour. Il y a un peu de cliché là dedans, mais le yoga y est vraiment très populaire, c’est une vérité.
En conséquence, de nombreux instructeurs de yoga étrangers y enseignent leurs poses et autres techniques de respiration. Si vous êtes un instructeur de yoga qualifié, il est donc possible de trouver un club ou une “retreat” pour vous employer.
Être un coach à Canggu est une blague récurrente depuis plusieurs années déjà. On trouve des coaches de tout : sport, entrepreneuriat, mindset et même des coaches de vie !
Combien de ces coaches apportent de vraies réponses à leurs clients ? C’est une question à laquelle je ne me risquerais pas de répondre. Mais si vous êtes vous même un coach en quelque chose, vous pouvez sans doute trouver des clients sur Bali, même si vous faire employer en tant que tel est hautement incertain.
L’immobilier peut parfois recruter des étrangers. Le cas de l’immobilier touchant aux villas est assez fréquent.
Ces agences ont souvent besoin d’étrangers pour communiquer dans la langue ou rassurer des clients eux-mêmes étrangers. Si par exemple vous avez une agence immobilière dont la cible sont les français, il est probable qu’ils emploient d’autres français.
Certaines agences immobilières sont donc des employeurs potentiels si vous avez des compétences en la matière et/ou que vous parlez une langue à même de rassurer des clients étrangers. Les sommes de l’immobilier pouvant rapidement être importantes, les agences doivent facilement s’y retrouver.
Le mot expatrié est parfois employé à tort et à travers. Si par “vrai expatrié” on entend quelqu’un qui est envoyé de son pays d’origine vers un autre par la maison mère, alors peu d’étrangers à Bali sont vraiment expatriés stricto sensu.
En revanche, l’hôtellerie abrite encore certains de ces profils. Généralement, on les trouve aux postes de direction des grandes chaînes hôtelières : PDG, DG, F&B manager et autres emplois très spécifiques.
Si vous êtes qualifié et que vous souhaitez vivre à Bali, ce sont des emplois qui peuvent s’envisager.
Peu d’agences de tourisme emploient des étrangers, mais certaines n’ont pas le choix, pour les mêmes raisons que les agences immobilières.
Certaines agences dont les clients sont en grande majorité des francophones recrutent ainsi des francophones qui s’occupent de communiquer avec les clients avant leur voyage et de leur préparer leurs itinéraires. La partie “physique” de la visite et tous les intervenants du voyage sont en revanche toujours des locaux.
Les nomades numériques ont des emplois souvent très divers. Certains ont des entreprises en ligne, d’autres sont traders, d’autres sont freelance en design, en marketing, en programmation et bien d’autres encore.
Seuls ceux officiellement établis à Bali ont parfois le statut d’employé (certains sont par exemple employés par leur sponsor). Certains ont créé leur entreprise ici pour pouvoir à la fois exercer leur activité en toute tranquillité avec la possibilité d’avoir des clients (expatriés comme locaux) exerçant en Indonésie.
Pour en savoir plus sur le sujet : Les avantages et inconvénients d'être digital nomade à Bali
On ne pouvait pas finir cette liste d’emploi des étrangers à Bali sans parler des rentiers, qui sont quand même une partie non négligeable des expatriés à Bali.
Toutes les rentes sont bonnes à prendre. La retraite est sans aucun doute la plus courante. Mais on trouve aussi des gens vivant sur les rentes d’un divorce, sur les gains de leurs investissements, sur un salaire d’une entreprise dans leur pays qui tourne “seule” ou bien parfois sur l’argent des allocs ou du chômage.
Certes, être rentier n’est pas un emploi en tant que tel, et demande souvent des efforts en amont pour l’être. Mais c’est une source de revenus qui permet clairement de vivre à Bali, et qui évite de passer par la case travail.
Trouver un emploi expatrié à Bali n’est pas simple, mais est possible.
Généralement, cela implique d’être qualifié et de travailler pour des étrangers, auprès d’une clientèle également étrangère. Les autres emplois d’étrangers hors de ces catégories sont presque anecdotiques.
Finalement, beaucoup de personnes étrangères vivant à Bali viennent avec leur travail ou le créent sur place, ce qui demande beaucoup d’efforts mais peut être un vrai plus à l’arrivée gage d’une certaine stabilité.
Si vous cherchez à travailler à Bali, faites surtout bien attention aux visas et aux permis de travail si vous ne souhaitez pas avoir des ennuis facheux !
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